ESSAI: Yamaha Kodiak DAE SE 2016

Le quad couteau suisse de Yamaha

La gamme de VTT Yamaha jouit d’une réputation de fiabilité béton dans l’industrie du quad au Québec depuis leurs débuts avec le Moto 4. Au fil des années Yamaha a toujours été le manufacturier japonais qui innovait le plus fréquemment. Pour les nostalgiques des années 90, 2016 annonce le retour du Kodiak dans le rang de grosses cylindrées. Et c’est tout un retour !

Empruntant beaucoup des éléments du nouveau Grizzly 700, le Kodiak 700 se veut plus utilitaire que le Grizzly….Euh.. Attendez une minute… C’est que c’est presque aussi compétent qu’un Grizzly en sentiers fédérés ! Voulez-vous bien me dire comment les ingénieurs de Yamaha ont fait pour couper ici et là et conserver un comportement en sentier aussi précis ?

Le Kodiak 700 DAE SE (Édition spéciale) est le haut de gamme de la famille Kodiak et le plus dispendieux. Il y a trois modèles dans cette petite famille :

• De base
• DAE avec direction assistée
• DAE SE avec 4RM barré On Command.

MOTEUR :

Nous avons pu apprécier la puissance du nouveau monocylindre de 708cc lors de notre essai du Wolverine R-Spec plus tôt cette année et nous avons bien aimé alors qu’il équipait un autoquad, alors imaginez maintenant ses performances avec plusieurs kilos en moins ! Nous n’avons pas été déçus. Quel moteur chers lecteurs !

Il s’agit ici du moteur monocylindre le plus puissant que j’ai essayé à ce jour et par une bonne marge. Yamaha n’annonce pas les chevaux vapeur ni le couple de cette motorisation dans ses données techniques, mais je peux vous dire que j’ai la mette impression que ce moteur offre dans les alentours des 50cv et que sa courbe de couple est aussi droite qu’une barre de fer.

Typiquement Yamaha, l’injection d’essence est précise et absolument sans aucun reproche via le papillon d’admission de 44 mm. Les démarrages a froid sont instantanés et la je ne vous ai même pas encore parlé de la sonorité de ce merveilleux moulin !

Yamaha fabrique des instruments de musique vous saviez ? Je soupçonne que les gars de moteurs de Yamaha doivent faire un stage dans la division des instruments de musique, car le son qu’émet ce moteur fait titiller mes neurones de mécanicien. Il n’y a rien de plus plaisant pour maniaque de moteurs comme moi que d’entendre le son d’un moteur bien rodé. Autant au ralenti, en accélération ou qu’à vitesse de croisière c’est tout à fait réussi. Les monocylindres japonais sont tous très fiables, mais leur sonorité ressemble un peu trop souvent au moteur de mon souffleur a neige et le moteur du Kodiak ne fait pas partie de ce lot !

Le sourire d’une oreille à l’autre de mon partenaire d’essais Raymond Hébert voulait tout dire.

TRANSMISSION/ENTRAINEMENT

Un mot pour décrire l’entrainement CVT a courroie de Yamaha : Perfection !

Rien de moins. Oui aussi parfait que des êtres humains puissent fabriquer des pièces mécaniques, les systèmes ultramatic de Yamaha sont simplement géniaux ! Virtuellement impossible de griller une courroie. Il n’est pas rare d’entente un propriétaire d’un produit Yamaha cumuler plus de 15 000 km avec la courroie d’origine !

Ce que je comprends moins c’est comment l’embrayage centrifuge humide réussit le tour de passe-passe de « voler » moins de puissance motrice que les systèmes similaires tout en transférant la puissance avec autant de douceur. J’ai demandé à deux mécaniciens de produits Yamaha si je pouvais en voir un qui a fait défaut pour le décortiquer (ce n’est pas ma faute je suis hyper curieux) et les deux m’ont répondu exactement la même chose : c’est tellement rare qu’on ne pense pas à garder les pièces !

La transmission elle, c’est du pareil. Le passage des rapports H-L-N-R se fait du bout des doigts peu importe si les freins sont appliqués ou en pente et le tout est absolument silencieux.

Le système de 4X4 on command équipe seulement la version SE du Kodiak et c’est ma plus grande déception pour ses deux petits frères qui ne vivront jamais la joie absolue de pouvoir verrouiller les différentiels avant par la simple pression d’un bouton pour du vrai 4 pattes.

DIRECTION/SUSPENSION/FREINS

Direction :

La direction assistée Kodiak est une référence dans le domaine. Elle est variable automatiquement et se raffermie toute seule plus la vitesse augment ce qui procure une stabilité sans louvoiements a moyenne et haute vitesse. Pas de boutons, pas d’indicateur de fonction, rien qu’une assistance précise sans aucun coup.

Le rayon de braquage du Kodiak est extrêmement serré et rends la conduite parmi les obstacles un plaisir au lieu d’une tâche. Le Kodiak brille particulièrement sans les sentiers sinueux ou la précision de la direction et l’assistance DAE quasi parfaite vous vont oublier que vous êtes assis sur un gros quad.

Suspension :

C’est ici que l’on s’aperçoit des compromis que Yamaha a mis en œuvre pour réduire le prix du Kodiak comparé au Grizzly 700.

On constate que l’on n’est pas assis sur un Grizzly dès les premiers tours de roue et en virage. La suspension avant et arrière à bras Delta est toujours indépendante, mais la course avant passe de 196 mm à 180 mm et de 232 mm a 230mm à l’arrière. Les amortisseurs eux aussi sont différents. Ils font le travail demandé sans artifices. Seul la précharge des ressorts est ajustable et calibrée sur le ferme. On perçoit le coté plus utilitaire du Kodiak. Somme toute le comportement en sentier demeure bon et l’absorption des bosses ne déroute pas complètement la machine.

Pneus/Roues

Le Spécial édition a reçu des roues de 12 pouces en alliage d’aluminium stylisé et peint en noir qui ma foi sont de toute beauté, du moins a mon gout personnel.
Merci, Yamaha, de ne pas avoir équipé le Kodiak de pneus merdiques ! Il est chaussé de Maxxis AT25 un peu qui a une carcasse solide à 6 plis et qui a une bonne adhérence sur la neige. Le seul bémol est la dimension de 25 po de hauteur, mais, encore la il s’agit d’une machine hybride travail loisirs et cette faible hauteur lui sera d’une aide précieuse lors de remorquages.

Freins :

Côté freinage, ça fonctionne, mais encore une fois, Yamaha a coupé ici. Rien de stellaire, mais les freins avant à disques hydrauliques font le travail qui leur est demandé et à l’arrière… mais… pas de freins à disque ni de tambours. Les freins arrière ont été remplacés par un frein unique intégré au différentiel. Bien plus pratique lorsque l’on remorque de lourdes charges, car il sera extrêmement difficile a usé et de le faire surchauffer. Le côté négatif est une actuation un peu abrupte et un manque de perception avant de barrer les roues arrière en freinage d’urgence, entre les deux c’est un tantinet flou, mais tout à fait acceptable.
Le système est indépendant de l’avant à l’arrière alors pour un freinage efficace, l’usage de la pédale et/ou des deux leviers doivent être utilisés en tandem afin de conserver la stabilité du VTT en freinage

CADRE/CARROSSERIE/INTÉRIEUR

Cadre :

Les améliorations du cadre du Grizzly ont été passées directement au Kodiak. Du solide qui ne tordra pas, lorsque soumis à du remorquage intensif. Les soudures sont dignes d’un artiste. Aucun et je persiste aucun éclats de soudure (petites bulles ou billes de métal) sur le cadre de notre modèle d’essai.

Carrosserie :

Euhhh, c’est une machine d’entrée de gamme économique ça ???

Non, François Bernier, le proprio chez Moto JMF m’a certainement joué un tour et apposé des autocollants de Kodiak sur un Grizzly !

Mais non, il sort comme ça de l’usine notre Kodiak SE ! Notre modèle d’essai est peint en noir satiné et il est de toute beauté ! Le gris anthracite est aussi offert, mais franchement le noir est superbe ! Je gage d’ailleurs que ce fini sera plus durable qu’une peinture lustrée.

Le look est réussi, l’assemblage des panneaux est parfait, pas de coins ronds et aucune bavure provenant des moules. Impeccable !

Bien que les porte-bagages peuvent supporter près de 300 livres collectivement (100 avant et 200 arrière) avec un fini satiné et peints à l’électrostatique, je trouve le look un peut vieillot quand la compétition offre maintenant des porte-bagages recouverts de plastique antidérapant avec des ancrages propriétaires pour les accessoires. Encore là ce n’est pas la fin du monde, mais on parle de Yamaha ici et pas une marque bon marché.

Ergonomie :

La selle est grande et bien rembourrée, pas trop dure, pas trop moelleuse juste parfait pour mon popotin de 220 livres et Raymond lui, le poids plume chez nos testeurs l’a trouvé à son gout. La position de conduite est bonne avec une position très légèrement penchée vers l’avant.
L’accès aux commandes est facile et tout est à portée de main. Les commandes elles, sont simples comme bonjour. Le tableau de bord est complet avec toutes les infos facilement accessibles. Il est par contre difficile de le lire par journées très ensoleillées, mais ce n’est pas majeur…

ACCESSOIRES :

 

Poignées chauffantes : 135,95 $
Notre modèle d’essai était équipé des poignées chauffantes d’origine Yamaha et elles fonctionnent bien. Un must pour tout quadiste en utilisation hivernale

 

 

 

 

 

 

 

Rallonges d’ailes : 269,95 $
D’la bouette, ça revolle partout ! Les extensions d’ailes Yamaha sont moulées à l’usine et procurent une protection maximale sans sacrifier le look du Kodiak et vous serez assurés qu’elles s’installeront facilement sans jours entre les pièces.

 

 

 

 

 

 

Parechoc avant service intense : 399,95
En plus de vous offrir un niveau de protection supérieur à l’avant, ce pare-choc protégera vos phares contre les branches et débris.

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION :

Une note : Je ne suis pas un fan fini de Yamaha. Pas du tout ! Mais donnons à César ce qui lui revient d’accord ? Le Kodiak est tout simplement un pur délice qui pour ma part m’a pris de court. Pourquoi toute cette excitation et points d’exclamation un peu partout dans cet article vous demandez ? Simple ! Le retour du Kodiak dans les grosses cylindrées chez Yamaha m’a fait voyager dans le temps ou je travaillais dans une concession de la marque au début des années 90 par sa conception simple, mais en conservant sa touche moderne avec l’excellent moteur, système d’entrainement et direction assistée.

J’ai baptisé le Kodiak 700 DAE SE le « couteau suisse », car à ce jour je n’ai pas essayé de VTT aussi compétent en sentiers que dans le travail robuste à un prix accessible du commun des mortels. Et encore mieux, il a de la gueule !

Raymond l’a tellement aimé qu’il ne voulait simplement pas me céder les clés tellement il tripait avec. C’est tellement un plaisir de prendre les commandes d’une machine qui n’est pas a vocation unique et qui fonctionne au-delà de ses attentes.

J’aimerais remercier François Bernier de Moto JMF pour nous avoir offert cet essai et surtout suggéré le Kodiak plutôt que le populaire Grizzly. Vous pouvez le rejoindre sur le web au www.motojmf.com ou il gère une équipe de passionnés dans une concession familiale qui a plus de 60 ans !

La compétition :

– Suzuki King Quad 750
– Honda Rubicon 680
– Can-Am Outlander L 570
– Polaris Sportsman 570

LE POUR :

– Excellent moteur !
– Direction assistée impeccable
– Esthétique réussie
– 4X4 verrouillable (SE)
– Excellent éclairage
– Excellente CVT et transmission
– Le prix (Base et DAE)

LE CONTRE :

– Les portes-bagages qui font un peu trop année 90
– Le prix du SE qui est un peu trop près d’un Grizzly DAE

PRIX :

Kodiak 700 DAE SE 2016
10 499 $ (PDSF)
Garantie : 1 an d’usine

Moteur DACT, 4 temps, 4 soupapes, Injection électronique
Refroidissement Par liquide
Cylindrée 708 cc
Dimensions 207x118x124 cm
Garde au sol 27,5 cm
Réservoir 18 litres
Poids 312 kg
Couleurs Noir mat/Carbonne metallique
PDSF 10 499 $